Imagi-Nation Nwar - a Pan African Space Station

La Pan African Space Station (PASS) de Chimurenga atterri au Lavoir Moderne Parisien à la Goutte d'or, à Paris, pour imaginer, réexaminer et remettre en circulation les archives sonores du radicalisme noir dans le monde francophone. Cette session se penchera sur la "bande-son", un contenant sous-jacent d'informations et d'idées qui est rarement exploré en tant que tel.

Chimurenga part de la pratique cinématographique, en particulier des films et des cinéastes (Julius-Amedee Laou, Elsie Haas, Med Hondo, les sœurs Kanor, Sarah Maldoror, etc.) représentés dans les archives imprimées que nous avons récemment installées au Centre Pompidou (Bibliothèque Chimurenga), et nous étendons la bande-son au-delà de l'écran à d'autres domaines de production de connaissances : la rue, le club, les studios d'enregistrement, les kongossa, les performances live, le bruit, et même la page de magazine.

Chimurenga imagine une bande sonore en direct dans le studio qui répond à des séquences visuelles du 2e Congrès des écrivains et artistes noirs à Rome en 1959 - un événement marqué par le processus de décolonisation de l'époque et la présence indésirable de jeunes penseurs radicaux tels que Fanon, Beti, Glissant, Beville et bien d'autres. Nous nous inspirons de "La noiraude" de Fabienne et Véronique Kanor pour explorer le zouk comme esthétique du transnationalisme noir - une géographie du plaisir non autorisé tout au long des années 1980. Chimurenga écoute la collection de disques de Sarah Maldoror et son utilisation de la musique au cinéma.

Dans "Solitaire a micro ouvert" de Julius-Amedee Laou, le frère d'un homme tué dans un meurtre raciste dans le Paris des années 1980 prend le contrôle d'une station de radio noire pour s'adresser à la "communauté". Dans "La Vieille Quimboiseuse et le majordome", il souligne la dialectique entre le vu et l'entendu. Chimurenga écoute l'histoire orale de "La coordination des femmes noires" que l'écrivain Gerty Dambury produit continuellement ; ou le développement par Gérard Lockel du gro ka moden en tant que praxis décoloniale ; ou le réseau afro/astrosonique basé à Paris, documenté dans la musique de Jo Maka, Ramadolf, Cheikh Tidiane Fall, Yebga Likoba et d'autres, qui non seulement se connecte directement au film de Maldoror "Un dessert pour Constance", mais qui met aussi du son sur les luttes des immigrants de l'ère post-Mai 68. Et nous amène à la gentrification et à la violence structurelle en cours à la Goutte d'or.

Chimurenga se penche sur le récit de Frank Biyong de la guerre de décolonisation au Cameroun dans son album "Ibolo Ini", et plus largement sur son utilisation de la musique comme site de commémoration ; et explore les écologies noires à travers le son.

Chimurenga présente l'"Acte 2" de la pièce radiophonique de Christian Nyampeta, "Les Africains", qui a été acclamée.

Et des performances live, des discussions, des projections, des DJ sets. Et bien d'autres choses encore. Écoutons ensemble.

Rendez-vous sur le site du Collectif Chimurenga pour écouter. 

Chimurenga avec : Blaise N’Djehoya (Cameroun); Marie-Julie Chalu (Martinique); DY Ngoy (Cameroun); Yebga Likoba (Cameroun); Cheikh Tidiane Fall (Sénégal); Fabienne et Véronique Kanor (France) ; Hamedine Kane (Sénégal/Mali); Elom 20ce (Togo); Brice Ahounou (Bénin); Wasis Diop (Sénégal); Roger Raspail (France); Pascale Obolo (Cameroun); Julius-Amedee Laou (France); Jean-Jacques Dufayet (France); Mylène Mauricrace (France); Maboula Soumahoro (Côte d'Ivoire); Elsie Haas (Haïti); Amandine Nana (France); Franck Biyong (Cameroun); Hemley Boum (Cameroun); Christian Nyampeta (Rwanda/Pays Bas); Christelle Oyiri (France); Célia Potiron (France); Anna Tjé (France/Cameroun) ; Annouchka de Andrade (France); Tommie McKenzie (USA); R22 tout-monde et bien plus encore.

À propos du partenaire africain : 

Chimurenga (Afrique du Sud) a été Initié en 2002 par Ntone Edjabe, journaliste et musicien Camerounais, qui vit et travaille à Cape Town en Afrique du Sud. Chimurenga, en constante transformation, est une plateforme panafricaine dédiée à l'art et la politique.

À propos du Lavoir Moderne Parisien

Par une programmation exigeante, ouverte et pluridisciplinaire (théâtre, musique, danse, poésie, performances, arts numériques, nouvelles formes artistiques) et par une veille artistique constante, le Lavoir Moderne Parisien a à cœur de croiser les nouveaux regards qui interrogent la société actuelle, le rapport à l’autre et à l’étranger, et provoque la rencontre de talents émergents avec d’autres plus expérimentés et reconnus. Le désir d’accompagner les artistes qui rêvent le monde demain, de leur donner les outils et la résonance nécessaire pour aider comme ils l’ont toujours fait, à habiter le monde, font du Lavoir Moderne Parisien un véritable tremplin pour les grand•e•s de demain, un lieu de création qui soutient la vitalité et l’innovation artistique au sein d’une salle atypique et inspirante.